8 oct. 24 -19 janv. 25
Exposition

Caillebotte. Peindre les hommes

Gustave Caillebotte, Portrait de l'artiste, vers 1892, huile sur toile, 40,5 x 32,5 cm, achat avec les fonds d'une donation anonyme canadienne, 1971, Paris, musée d'Orsay. Source : Grand Palais Rmn (musée d'Orsay) / Martine Beck-Coppola

Gustave Caillebotte, Portrait de l'artiste, vers 1892, huile sur toile, 40,5 x 32,5 cm, achat avec les fonds d'une donation anonyme canadienne, 1971, Paris, musée d'Orsay. Source : Grand Palais Rmn (musée d'Orsay) / Martine Beck-Coppola

L’exposition présentée au musée d’Orsay à l’automne 2024 prend pour sujet la prédilection de Gustave Caillebotte (1848-1894) pour les figures masculines et les portraits d’hommes, et ambitionne d’interroger la modernité si radicale des chefs-d’œuvre de l’artiste au prisme du nouveau regard que l’histoire de l’art porte sur les masculinités du XIXe siècle.

Plus que les autres peintres du groupe impressionniste, Gustave Caillebotte (1848 –1894) a toujours montré une forte prédilection pour les figures masculines. En « chroniqueur pictural de l’existence moderne » selon l’expression du critique Gustave Geffroy, il dépeint l’apparence et l’existence des hommes de son temps ; du moins de ceux qui vivent auprès de lui – ses frères et amis – ou qu’il croise sur les boulevards en bas de chez lui, ouvriers aussi bien que bourgeois en promenade. Caillebotte pose un regard « réaliste » mais aussi très personnel sur ces figures, empreint d’interrogations sur sa propre identité d’homme (à la fois bourgeois, peintre, amateur, sportif, célibataire), avec l’aspiration de s’affranchir des antagonismes de classe, et empreint d’une forme d’admiration, voire de désir, pour un idéal masculin moderne défiant les stéréotypes de genre. Ainsi, Caillebotte introduit dans la peinture de nouvelles images de la virilité, comme l’ouvrier ou le sportif, mais se plaît aussi à montrer le versant intime, considéré alors comme « féminin », de la vie des hommes bourgeois, passant le temps à jouer aux cartes, à regarder la ville depuis leurs balcons ou même à leur toilette.

À une époque où les sphères masculines et féminines sont plus que jamais différenciées, où triomphent la virilité militaire, le patriarcat bourgeois et la fraternité républicaine, mais où s’amorce aussi le mouvement d’émancipation des femmes et d’émergence des subcultures homosexuelles, les peintures de Caillebotte attestent des reconfigurations à l’œuvre dans la société de la fin du XIXe siècle.

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