Mary Cassatt

Artiste
Par Hadrien Viraben
  • Naissance 22 Mai 1844, Pittsburgh, Pennsylvanie
  • Mort 14 Juin 1926, Mesnil-Théribus
  • Nationalité Américaine
  • Biographie
  • Dates clés
  • Oeuvres
  • Bibliographie

Si Mary Cassatt est souvent citée pour son rôle, effectivement essentiel, dans la diffusion de l’impressionnisme aux États-Unis, elle est aussi une peintre importante du mouvement, qui a exploré différents média, en particulier la gravure.

Edgar Degas, Chez la modiste, 1882, 76,2x86,4cm, The Metropolitan Museum of Art, New-York, Etats-Unis. Source: The Metropolitan Museum of Art, Public Domain.

Née à Pittsburgh en 1844, Mary Cassatt appartient à une génération cosmopolite d’artistes états-uniens, attirée par la scène artistique parisienne. Après des débuts en 1868 au Salon de peinture et de sculpture, elle rejoint en 1879 le groupe des impressionnistes, dont elle devient un pilier jusqu’à leur dernière exposition en 1886.

Aujourd’hui, elle est d’abord connue dans l’histoire du mouvement pour son rôle d’intermédiaire entre les impressionnistes et les collectionneurs du Nouveau Monde. Dès les années 1870, elle promeut en effet activement la modernité artistique de ses collègues auprès d’investisseurs états-uniens : en premier lieu son frère, Alexander Cassatt, mais aussi et surtout son amie d’enfance Louisine Havemeyer. Elle soutient également l’expansion outre-Atlantique du marchand historique des impressionnistes Paul Durand-Ruel [1].

Ce rôle ne doit cependant pas éclipser la propre carrière artistique de Cassatt. La réévaluation de cette dernière repousse les limites géographiques traditionnelles de l’histoire de l’impressionnisme. De plus, l’engagement politique républicain et féministe de Cassatt s’est accompagné d’une radicalité plastique, qui l’inscrit pleinement dans les expérimentations de l’impressionnisme de la fin du xixe au début du xxe siècle.

Mieux qu’une « impressionniste », une « indépendante »

La correspondance de Mary Cassatt livre un témoignage majeur sur l’histoire de l’impressionnisme, et un regard rétrospectif sur son expérience de femme au sein d’une fraternité d’artistes indépendants. Plus qu’une « impressionniste », elle s’y présente comme une « indépendante », un engagement moral qu’elle oppose jusqu’à la fin de sa vie à toute forme de compromis. En 1913, elle écrit ainsi à son biographe Achille Segard:

“ « Je n’étais pas à Paris quand les impressionnistes ont fait leur exposition [en] 1874. Degas du reste les a quittés quand ils se sont appelés impressionnistes. Nous nous sommes appelés Indépendants [2]». ”

Mary Cassatt à ​Achille Segard

Quelques années plus tôt, la fidélité à son rôle dans l’histoire de l’art lui fait déjà refuser les honneurs officiels de l’Académie des beaux-arts de Pennsylvanie : « en tant que fondateur de l’Exposition indépendante, je dois me maintenir dans mes principes, nos principes, qui furent : pas de jury, pas de médailles, pas de récompenses. Notre première exposition se tint en 1879 et fut une protestation contre les expositions officielles et non un regroupement d’artistes de même tendance. Nous avons depuis été baptisés “impressionnistes”, un nom qui pourrait s’appliquer à Monet, mais ne peut avoir aucun sens si on l’associe au nom de Degas [3]».

Mary Cassatt, Fille arrageant ses cheveux, 1886, 75.1 x 62.5 cm, huile sur toile, National Gallery of Art, Washington. Source: National Gallery of Art, public domain.

Pour Cassatt, l’histoire de l’impressionnisme débute en effet non en 1874, mais en 1879, lorsqu’elle rejoint pour la première fois une exposition du groupe. Ce ralliement fait suite à son installation définitive à Paris, au refus de ses envois au Salon et à sa rencontre avec Degas. Par la suite, elle participe encore aux expositions impressionnistes de 1880, 1881 et 1886. Elle se rallie en particulier au parti intransigeant de Degas et Pissarro auprès des institutions artistiques ou marchandes, durant les mêmes années où Monet et Renoir tentent eux de reprendre pied au Salon et auprès de marchands établis comme Georges Petit.

L’engagement artistique de Cassatt parmi les impressionnistes y introduit un nouveau regard sur la vie moderne. Ses tableaux mettent en avant la figure de la femme moderne, intellectuelle et active, au sein d’un espace dûment limité par les convenances du genre et de son origine sociale [4]. Proche de Degas, Cassatt se confronte à l’œil que pose son collègue sur l’intimité féminine à travers des œuvres comme Jeune femme arrangeant ses cheveux (1886, Washington, National Gallery of Art), tableau exposé à la dernière exposition impressionniste de 1886 et acquis par Degas. Ce tableau présente un jeu harmonieux et très personnel, qui allie le traitement réaliste de la figure, en écho à Degas [5], à la facture très esquissée du papier peint et de la robe blanche aux ombres bleutées, qui dialogue avec ses collègues impressionnistes.

Le trio formé par Cassatt, Degas et Pissarro resserre encore ses liens au tournant de la décennie 1890 avec le projet d’une revue consacrée à la gravure moderne Le jour et la nuit. Si le projet n’aboutit pas, il donne l’occasion à Cassatt de mener des expérimentations dans les techniques de la pointe sèche, de l’aquatinte et de l’impression en couleurs. À travers des estampes comme La Lettre (1890-1891, Paris, Bibliothèque nationale de France), s’affirme en particulier son admiration des estampes japonaises, consolidée par la visite de l’exposition qui leur est consacrée à l’École nationale des Beaux-Arts en 1890.

Mary Cassatt,Mme Duffe assise sur un canapé à rayures, 1874, 34,2x26,6, Boston, Museum of Fine Arts. Source: Boston, MFA, fait use permitted. www.mfa.org

Maîtres anciens et maîtres modernes

Tout au long de sa carrière, Cassatt entretient un rapport étroit avec les maîtres anciens. Après sa formation à l’Académie des beaux-arts de Pennsylvanie, elle entreprend son premier grand tour d’Europe à la fin des années 1860. Ses participations au Salon témoignent de son intérêt pour l’école hollandaise du xviie siècle et l’école française du xviiie siècle. Ces aspirations à la grande peinture traversent par la suite ses scènes de genre intimes, tel le portrait de Mrs. Duffee assise sur un canapé en train de lire (1876, Boston, Museum of Fine Arts). En 1872, son engouement pour le réalisme de l’école espagnole l’amène à se rapprocher de la nouvelle peinture d’Édouard Manet. Au printemps 1873, elle est aux Pays-Bas pour étudier les œuvres de Frans Hals et Rubens. La même année 1873, au Salon, son tableau Offrant le panal au torero (1873, Williamstown, Clark Art Institute) témoigne de ce double dialogue entretenue d’une part avec les maîtres anciens, et d’autre part avec le maître d’une nouvelle génération d’artistes.

Cassatt conservera ce goût prononcé pour les maîtres anciens, auxquels elle se confronte régulièrement dans sa peinture. Au printemps 1878, elle inaugure un thème appelé à prendre une place centrale dans son œuvre, celui de la maternité moderne. Celui-ci lui vaudra, à partir des années 1890, d’être inlassablement qualifiée de « peintre des enfants et des mères [6]». D’inspiration classique, le sujet de la maternité lui permet d’aborder l’enjeu artistique crucial du nu, dans le respect des convenances [7]. Le corps de l’enfant devient aussi chez Cassatt le lieu d’une inventivité plastique, où elle en appelle à son admiration de l’art du Corrège, mais aussi du maniérisme du Parmesan. Une scène de genre aussi anodine que des Enfants jouant sur la plage (1886, Washington, National Gallery of Art) donne lieu à un traitement monumental des figures, plaquées sur un arrière-plan rabattu, à la ligne d’horizon haute, et dans une palette restreinte aux trois tons primaires.

Mary Fairchild MacMonnies, Primitive Woman - Decoration for the Woman's Building at the World Columbian Exposition 1893 in Chicago

Mary Cassat, La Lettre, 1890-1891, 40,4x27,6 cm, Musée des Beaux-arts du Canada, Canada. Source: Musée des Beaux-arts du Canada.

La Femme moderne à l’Exposition universelle de Chicago (1893)

L’enjeu du décoratif traverse l’œuvre de Cassatt, où les papiers peints et les textiles saturent progressivement l’espace de la composition. Tout en prenant part aux expérimentations impressionnistes, cette recherche du décoratif la conduit à réaliser une œuvre parfaitement singulière : un grand décor pour un édifice public, quoique éphémère, outre-Atlantique [8].

C’est à Bertha Palmer, dont l’importante collection de tableaux impressionnistes se trouve aujourd’hui en partie conservée à l’Art Institute of Chicago, que revient en 1893 l’organisation d’un pavillon de la femme pour l’Exposition universelle de Chicago (World’s Columbian Exposition). Le bâtiment, conçu et décoré par des femmes, destiné à exposer des œuvres de femmes, déploie au demeurant un engagement féministe en demi-teinte : il octroie aux femmes une visibilité nouvelle, tout en rappelant que cette visibilité doit se faire selon les règles socialement établies, et réputées naturelles, d’une « vraie féminité [9]».

Le décor de ce pavillon s’organise autour d’une opposition entre les rôles passé et présent de la femme. Sur le tympan sud, la Femme moderne de Cassatt, libérée par la République, répond à la Femme primitive de Mary Fairchild MacMonnies, qui renvoie l’image d’une féminité éternelle.

Dans une lettre à Palmer, Cassatt décrit le sujet de sa décoration en ces termes : à gauche, « des jeunes filles courant après la renommée » ; au centre, « des jeunes femmes cueillant les fruits de la connaissance ou de la science » ; à droite, l’accomplissement de leur vocation artistique à travers les allégories des Arts, de la Musique et de la Danse. Partie prenante du discours essentialiste environnant [10], Cassatt représente les réalisations de la femme en se conformant à certains stéréotypes dominants :

“ ​« Je suis sûre que les hommes sont représentés, dans toute leur vigueur, sur les murs des autres pavillons ; pour nous la douceur de l’enfance, le charme de la féminité, si je n’ai pas transmis une part de ce charme, en un mot, si je n’ai pas été absolument féminine, alors j’ai failli [11]». ”

Mary Cassatt

Mary Cassatt, Modern Women, 1902, mural painting, Chicago, United-States. Source: The New-York Public Library Digital Collections.

Mary Cassatt, ​Mother About to Wash Her Sleepy Child, 1880, oil on canvas, 100.33 × 65.72 cm, Los Angeles County Museum of Art, United-States. Source: Los Angeles County Museum of Art.

Cassatt et la place de la femme dans l’histoire de l’art

L’année suivant cette exposition, elle achète le château de Beaufresne au Mesnil-Théribus (Oise). Elle y passe les dernières années de sa vie, marquée par plusieurs deuils familiaux qui l’affectent profondément. Si jusqu’au années 1910, elle est encore très active, la maladie la rattrape. Elle perd aussi progressivement la vue, l’obligeant à cesser de peindre à partir de 1914. Elle meurt le  14 juin 1926 et est enterrée dans la tombe familiale de Mesnil-Théribus.

Mais à l’aube du XXe siècle, Mary Cassatt figure parmi les héros encore vivants de l’impressionnisme, position qui l’amène à réfléchir sur sa place dans l’histoire de l’art. En 1907, en réponse à un article de l’historien Roger Marx sur l’œuvre de Berthe Morisot, Cassatt lui exprime ses doutes sur la place des femmes dans cette histoire [12]. Trois ans plus tard, les femmes artistes sont encore au cœur des échanges entre Roger Marx et Mary Cassatt, qui s’emporte contre la multiplication des sociétés d’exposantes :« Je ne sais le nombre de ces expositions tous les ans cela devient considérable. À toutes les invitations à y prendre part, j’ai toujours répondu par un non catégorique, et j’ai donné comme raisons que les hommes n’ont jamais refusé aux femmes artistes leur part dans les expositions et les récompenses, maintenant on veut séparer hommes et femmes dans l’art ! […] Non, dans les arts au moins, que homme et femme soit sur un pied d’égalité, au moins quant à se présenter devant le Public, quant aux dons et faculté pour les arts, vous êtes absolument de mon avis je crois, que les femmes n’ont jamais dans les arts plastiques tenu le premier rang, ou même le deuxième. Je ne vois pas poindre à l’horizon le grand peintre original femme [13]».

Les prises de position de Cassatt apparaissent inextricables : se refusant au nom d’une égalité républicaine à rejoindre les sororités artistiques de son temps, elle semble résolue à accepter l’accomplissement limité que lui propose la fraternité.

Mary Cassatt, Enfants sur la plage, 1884, huile sur toile, 97,4x74,2 cm, National Gallery of Art, Washington, Etats-Unis. Source: Wikipédia, Public domain.

La postérité de Cassatt

Aux Etats-Unis, la réception de Cassatt fut un temps éclipsée par la renommée de son frère. Par ailleurs, assez réfractaire aux innovations artistiques des débuts du XXe siècle, elle pâtit de l’éclipse relative que connaîtra l’impressionnisme pendant  plusieurs décennies. Si deux importantes expositions monographiques sont organisées aux Etats-Unis en 1965 [14] et 1970 [15], et qu’elle fait partie du cycle d’exposition monographiques sur les impressionnistes dans les années 1880, en France, elle reste largement moins étudiée que la plupart de ses camarades. Le développement des gender studies [16] ont contribué à lui redonner sa place dans l’histoire de l’art, tant du point de vue de l’étude de ses œuvres, que de son rôle crucial dans la diffusion de l’impressionnisme sur la scène américaine.

Catalogue d'exposition de la gravure japonaise à l'Ecole nationale des Beaux-art, 1890, Bibliothèque Nationale de France, Paris, France. Source: Bibilothèque Nationale de France.

[1] Sylvie Patry (éd.), Paul Durand-Ruel, le pari de l’impressionnisme, Paris, Réunion des musées nationaux, 2014.
[2] Hadrien Viraben, « Constructing a Reputation : Achille Segard’s 1913 Biography of Mary Cassatt », American Art, 2017, 31-1, p. 98-113.
[3] Nancy Mowll Mathews (éd.), Cassatt and her Circle : Selected Letters, New York, Abbeville Press, 1984, p. 291-292
[4] Griselda Pollock, « Modernity and the Spaces of Feminity », dans Griselda Pollock, Vision and Difference : Feminism, Feminity and the Histories of Art, Londres, Routledge, 2003, p. 50-90.
[5] Kimberly A. Jones, Ann Hoenigswald et Amanda T. Zehnder, Degas/Cassatt (catalogue d’exposition : Washington, 2014), Washington, National Gallery of Art, 2014.
[6] C’est notamment le titre de l’ouvrage qu’Achille Ségard consacre à Cassatt : Mary Cassatt : un peintre des enfants et des mères, Paris, P. Ollendorff, 1913.
[7] Linda Nochlin, « Why Have There Been No Great Women Artists ? », dans Thomas B. Hess et Elizabeth C. Baker (éd.), Art and Sexual Politics : Women’s Liberation, Women Artists, and Art History, New York, Macmillan, 1973, p. 1-39.
[8] Marine Kisiel, La peinture impressionniste et la decoration, Paris, le Passage, 2021 ; Sylvie Patry et Anne Robbins (éd.), Le décor impressionniste : aux sources des “Nymphéas” (catalogue d’exposition : Paris, 2022), Paris, Musée de l’Orangerie/Hazan, 2022.
[9] John Hutton, « Picking Fruit : Mary Cassatt’s “Modern Woman” and the Woman’s Building of 1893 », Feminist Studies, 1994, 20-2, p. 319-348.
[10] L’essentialisme postule la différentiation des hommes et des femmes par nature, c’est-à-dire selon leur sexe biologique, et en partie sur leur manière d’être et d’agir.
[11] Nancy Mowll Mathews (éd.), Cassatt and her Circle: Selected Letters, New York, Abbeville Press, 1984, p. 237-239.
[12] Lettre de Mary Cassatt à Roger Marx, 1907, Paris, Institut national d’histoire de l’art, Autographes 112, 59.
[13] Lettre de Mary Cassatt à Roger Marx, 1910, Paris, Institut national d’histoire de l’art, Autographes 112, 59.
[14] Mary Cassat : 1844-1926 : retrospective exhibition [Exposition,  Chicago, International Galleries, november-december 1965], Chicago, International Galleries, 1965.
[15] Mary Cassatt, 1844-1926 [exposition, Washington, National Gallery of Art, September 27 – November 8, 1970], Washington, National gallery of art, 1970
[16] On citera notamment les ouvrages de Linda Nochlin, Representing women, Londres, Thames & Hudson, 1999 ou Griselda Pollock, Mary Cassatt : painter of modern women, New York, Thames & Hudson, 2022.

Pour citer cet article

Hadrien Viraben, « Mary Cassatt », Impressionnisme.s [en ligne], mis en ligne le 23 Sep 2024 , consulté le 10 Feb 2025. URL: https://impressionnismes.fr/personalite/mary-cassatt/

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Dates clés

Œuvres de l’artiste

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  • Griselda Pollock

    Mary Cassatt : Painter of Modern Women

    Londres, Thames & Hudson, 1998

Edgar Degas, Chez la modiste, 1882, 76,2x86,4cm, The Metropolitan Museum of Art, New-York, Etats-Unis. Source: The Metropolitan Museum of Art, Public Domain.
Mary Cassatt, Fille arrageant ses cheveux, 1886, 75.1 x 62.5 cm, huile sur toile, National Gallery of Art, Washington. Source: National Gallery of Art, public domain.
Mary Cassatt,Mme Duffe assise sur un canapé à rayures, 1874, 34,2x26,6, Boston, Museum of Fine Arts. Source: Boston, MFA, fait use permitted. www.mfa.org
Mary Fairchild MacMonnies, Primitive Woman - Decoration for the Woman's Building at the World Columbian Exposition 1893 in Chicago
Mary Cassat, La Lettre, 1890-1891, 40,4x27,6 cm, Musée des Beaux-arts du Canada, Canada. Source: Musée des Beaux-arts du Canada.
Mary Cassatt, Modern Women, 1902, mural painting, Chicago, United-States. Source: The New-York Public Library Digital Collections.
Mary Cassatt, ​Mother About to Wash Her Sleepy Child, 1880, oil on canvas, 100.33 × 65.72 cm, Los Angeles County Museum of Art, United-States. Source: Los Angeles County Museum of Art.
Mary Cassatt, Enfants sur la plage, 1884, huile sur toile, 97,4x74,2 cm, National Gallery of Art, Washington, Etats-Unis. Source: Wikipédia, Public domain.
Catalogue d'exposition de la gravure japonaise à l'Ecole nationale des Beaux-art, 1890, Bibliothèque Nationale de France, Paris, France. Source: Bibilothèque Nationale de France.